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L’eau potable distribuée à Limal par l’Intercommunale inBW (ex IECBW) est produite via les captages du puits Martineau (dans la nappe phréatique du socle cambrien) et du puits de Limal situé au niveau du château d’eau (dans la nappe phréatique des sables bruxelliens)(source: IECBW).

Puits de Martineau - schéma NEW.jpg

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Photo zone prise d'eau IECBW IMG_1716.jpg

Le saviez-vous ?

La carte reprise ci-dessous permet de visualiser des zones en fonction la fréquence de « non conformités bactériologiques » de l’eau de distribution en Région wallonne (Extrait de « statistiques 2017 d’AQUAWAL »). On y constate qu’à Limal il y a entre 1 et 5% de non conformité pour le paramètre Escherichia coli, un indicateur de contamination fécale pour lequel la législation impose un critère « absence dans 100 ml ». Il est intéressant de noter que pour l’Agence Fédérale pour la Sécurité de la Chaîne alimentaire (AFSCA) la présence d’Escherichia coli et/ou Entérocoques intestinaux dans 100 ml est un dépassement de critère de sécurité qui est soumis à notification obligatoire quand il s’agit d’eau de consommation humaine utilisée dans le secteur de l’agroalimentaire.

Carte qualité microbiologique eau distribution en Wallonie 2014

Les extraits de cartes repris ci-après illustrent les résultats des analyses de paramètres microbiologiques, de pesticides et de nitrates dans les eaux de distribution à Wavre (19) et dans le reste du Brabant wallon (Extraits du Rapport « Qualité des eaux destinées à la consommation humaine – Eaux de distribution publique – période 2014-2016 » – SPW – Arnaud Rouelle & Francis Delloye).

Taux de conformité bactériologique en Brabant wallon

(Absence d’Escherichia coli et/ou Entérocoques intestinaux dans 100 ml)

MICROBIOLOGIE BW 2016

MICROBILOGIE légende

On constate qu’une partie d’Ottignies-Louvain-la-Neuve présente également un taux de non conformité entre 1 et 5 % quand on cumule les résultats des deux paramètres considérés comme soumis à notification obligatoire par l’AFSCA (Escherichia coli et Entérocoques intestinaux).

Teneurs moyennes en pesticides (totaux) en Brabant wallon

PESTICIDES BW 2016

PESTICIDES légende

Les auteurs du rapport indiquent en commentaire : « Concernant les pesticides individuels, aucune zone de distribution n’a subi une non-conformité en 2016 en Région wallonne. Le métabolite 2,6-dichlorobenzamide a cependant fait l’objet de 3 dépassements de la valeur de 0,1 µg/L à Wavre, Beauvechain et Perwez…« .

Le 2,6-dichlorobenzamide (BAM) est un métabolite de l’herbicide dichlobénil (et du fongicide fluopicolide). L’utilisation des produits à base de dichlobénil en terrains meubles non cultivés en permanence et terrains revêtus non cultivables a été suspendue le 13 août 2007 (Communiqué de presse du SPF Santé publique, Sécurité de la Chaîne alimentaire et Environnement – 13/08/2007).

D’après la carte, il est probable que ce soit l’eau de distribution de la zone de Limal qui ait dépassé le critère de 100 ng/l (ou 0.1 µg/l) par « pesticide individuel » fixé par l’Europe (Directive 98/83/CE) pour de l’eau de consommation humaine.

Par « pesticides » (au sens de la Directive 98/83/CE), on entend les « pesticides et produits apparentés (notamment les régulateurs de croissance) et leurs métabolites, produits de dégradation et de réaction pertinents »

Critères mis en avant dans cette Directive 98/83/CE :

  • MAX 0.03 µg/l pour l’aldrine, la dieldrine, l’heptachlore et l’heptachlorépoxyde
  • MAX 0.1 µg/l pour chaque autre « pesticide«  individuel (dont le « 2,6-dichlorobenzamide (BAM)« …)
  • MAX 0.5 µg/l pour la somme des « pesticides« 

Curieusement, le Service Public de Wallonie (SPW) a modifié a deux reprises le critère du « pesticide » individuel « 2,6-dichlorobenzamide (BAM) » pour le rendre de moins en moins sévère, soit MAX 0.2 µg/l, et plus récemment MAX 0.5 µg/l !

On pourrait comprendre le raisonnement dans le cas d’une « eau brute » (avant traitement de potabilisation). Mais il est très étonnant d’appliquer ces critères moins sévères à une eau de distribution, une eau de consommation humaine ! 

Cela est d’autant plus kafkaïen que la Région flamande, et l’Agence Fédérale pour la Sécurité de la Chaîne alimentaire (AFSCA) considèrent toujours bien le critère plus sévère de MAX 0.1 µg/l pour ce « pesticide » dans leurs domaines respectifs de compétence, soit l’eau de distribution en Flandre et l’eau de consommation humaine utilisée dans le secteur agroalimentaire sur l’ensemble du territoire belge.

Sources du Service Public de Wallonie (SPW):

Pourtant… Le Ministre wallon de l’environnement, Carlo Di Antonio, déclare sur le site officiel du Gouvernement wallon« La Wallonie est connue et reconnue pour son or bleu, l’eau. Un trésor d’eau douce que nous tenons à valoriser. Nous avons décidé de nous conformer aux normes les plus strictes en matière de gestion environnementale. La qualité de notre eau est au centre de nos préoccupations. Nous respectons des critères de qualité plus sévères que ceux actuellement en vigueur. L’eau ? Une richesse à respecter, un investissement pour le futur. »

Région wallonne - eau - Liste des pesticides et métabolites

Signification des deux types de critère à considérer/distinguer pour les pesticides (et leurs métabolites) dans les eaux de consommation humaine :

  1. critère de qualité pour l’eau de distribution = limites de qualité réglementaire (cf. Directive 98/83/CE)
  2. critère toxicologique pour l’eau = valeurs sanitaires maximales (cf. Guidelines de l’OMS/WHO ou Vmax de l’Anses en France)

« Contrairement aux autres limites de qualité réglementaire (de la Directive 98/83/CE), les limites de qualité réglementaire « pour les pesticides » ne sont pas fondées sur une approche toxicologique et n’ont donc pas de signification sanitaire; elles ont pour objectif de réduire la présence de ces composés au plus bas niveau de concentration possible » (cf. https://solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/bilan_pesticides_eau_2014.pdf)


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Traitement des eaux polluées par le BAM – De nouvelles solutions via des techniques de bioremédiation étudiées notamment à la KULeuven (Prof. Dirk Springael & Benjamin Horemans – Division of Soil and Water Management – Department of Earth and Environmental Science).


 

A suivre…

Mise en perspective….

Sur la problématique des résidus de pesticides dans les eaux de consommation humaine en France, au Grand-Duché de Luxembourg et au Canada.

FRANCE

GRAND-DUCHE de LUXEMBOURG

DANEMARK

Comme la plupart des autorités compétentes des pays membres de l’Union européennes, les autorités danoises considèrent le BAM comme un métabolite de pesticide pertinent et lui applique le critères de qualité de la Directive 98/83/CE, soit 0.1 µg/l.

PAYS-BAS

Parmi tous les pays membres de l’Union européenne contactés, les autorités compétentes néerlandaises sont les seules à avoir clairement confirmé qu’elles ne considèrent pas le BAM comme un métabolite de pesticide pertinent, et à lui appliquer un critère de qualité plus laxiste que celui de la Directive 98/83/CE, soit 1 µg/l (comme pour l’AMPA, un métabolite du glyphosate).

CANADA

Un pesticide dangereux détecté dans l’eau potable de millions de canadiens (équiterre)

Michel-Bettel-Macron-Trudeau

A lire : l’article consacré à l’eau potable dans le blog SOS Aqua Terra (lien : https://eausecours.home.blog/2018/12/31/eau-potable/ )

 

Concentrations en nitrates (mg/l) en Brabant wallon

NITRATES BW 2016

NITRATES légende

Les distributeurs publics d’eau en Brabant wallon

NEW Carte BW IECBW SWDE

Perwez (14) est la dernière commune du Brabant wallon à gérer elle-même, via son Service des eaux, la production et la distribution d’eau potable sur une partie de son territoire (zone jaune avec 2190 compteurs).

Carte détaillée de l’IECBW (inBW)

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Les producteurs d’eau privés en Brabant wallon

Deux sociétés privées exploitent des captages d’eau situés en Brabant wallon pour produire et commercialiser de l’eau de source et/ou de l’eau minérale.

La société John Martin SA produit à Rixensart l’Eau de Genval. (Eau de source selon l’AR du 8/02/1999 – source du Cerf).

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La société STY WATERS BV produit à Ottignies-Louvain-la-Neuve l’Eau de STY (Eau minérale naturelle selon l’AR du 8/02/1999) et des boissons à base d’eau sous différents labels privés, y compris sous certification HALAL.

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Par ailleurs, l’Université catholique de Louvain gère elle-même la production et la distribution d’eau potable pour 21 bâtiments UCLouvain du haut de la ville de Louvain-la-Neuve, soit 4 zones de distribution alimentées à partir de 3 captages (UCLouvain – ADPI).

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Le saviez-vous ?

Les zones de prévention autour des captages…

La carte ci-dessous, extraite en 2016 du Géoportail de la Wallonie, reprend les zones de prévention approuvées (hachurées en rouge) et forfaitaires (ou théoriques)(= cercles hachurés en rose) dans la zone de Wavre (+ en vert, les sites Natura 2000 mettant en oeuvre les Directives européennes Oiseaux et Habitats)(© Service Public de Wallonie).

Natura 2000 et zone de protection de captage d'eau Wavre.jpg

Voici la même carte extraite en 2017

 

 

Sur la carte extraite en 2016, on constate qu’une large zone de prévention forfaitaire (cercle hachuré en rose), est centrée sur le captage du MARTINEAUCurieusement, cette dernière à disparu du Géoportail de la Wallonie en janvier 2017. Le captage MARTINEAU est passé d’un statut « avec zone de prévention forfaitaire«  (triangle bleu) à un statut « sans zone de prévention«  (triangle vert) alors que la carte hydrogéologique de Wallonie publiée en 2016 considère que le captage PUITS MARTINEAU (IECBW) est en attente (en octobre 2015) d’une « zone de prévention arrêtée«  (triangle mauve) (cf. extraits ci-après).

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Cette zone de prévention forfaitaire, disparue en janvier 2017, englobe le ruisseau le Sillon et de Martineau qui est gravement pollué par des égouts malgré sa situation en zone d’assainissement collectif.

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En réalité, trois puits différents sont présents à cet endroit :

(I) Le Martineau (CODERW 4014001), un puits sur galerie par gravité – nappe sollicitée : AQUIFERE DES SABLES DU PALEOCENE (= SABLES BRUXELLIENS), exploité anciennement par la Commune de Limal, repris par la Régie de Wavre, et abandonné par l’IECBW pour la production d’eau potable depuis 2006 sans doute à cause de problèmes de pollution. Ce puits reste un site de contrôle patrimonial du réseau de surveillance des nitrates de la Région wallonne.

(II) Le puits Jaumotte (CODERW 4014007) (51 m) nappe sollicitée : AQUITARD A NIVEAUX AQUIFERES DU SOCLE CAMBRO-SILURIEN.

(III) Le puits Martineau (CODERW 4014008) (51 m) plus récent, exploité par l’IECBW – DISTRIBUTION PUBLIQUE D’EAU (autorisation 2010/2/B/00002) – nappe sollicitée : CAMBRO-SILURIEN DU MASSIF DU BRABANT: NAPPE D’ALTERATION SUPERFICIELLE / AQUITARD A NIVEAUX AQUIFERES DU SOCLE CAMBRO-SILURIEN.

Dans cette même zone de prévention forfaitaire, disparue en janvier 2017, on trouve également le puits foré ASBL CREPAC – activité industrielle (autorisation 1986/2/2/04313) – nappe sollicitée : CAMBRO-SILURIEN DU MASSIF DU BRABANT: NAPPE DES FISSURES PROFONDES.


Carte hydrogéologique de Wallonie

Carte hydrogéologique de Wallonie 40/1-2 (Wavre – Chaumont-Gistoux) (octobre 2016)

Notice de la carte hydrogéologique de Wallonie 40/1-2 (octobre 2016)(2017)

VIII.2.3 Zones de prévention à définir (extraits)

Les zones de prévention qui doivent être définies sont symbolisées, sur la carte principale, par un triangle vide centré sur les captages concernés (Figure VIII.5). A la date du mois d’octobre 2015, 10 captages de la carte Wavre – Chaumont-Gistoux (Figure VIII.5) font l’objet d’une zone de prévention à définir, à savoir :

  • Les captages de « Rosière » comprenant les puits P3011-015/P2 et P3011-017/P1 de la SWDE, les puits RESERVOIR P1 et SUCRERIE P2 de l’IECBW et sollicitant la nappe des craies du Crétacé ;
  • Les captages de LIMAL CHÂTEAU D’EAU, du puits VIEUX SART P1, de la GALERIE D’OCQUIÈRE et de la GALERIE DE CHAMPTAINE de la SWDE et sollicitant la nappe des sables du Bruxellien ; VIII. Zones de protection Wavre – Chaumont-Gistoux 40/1-2 107
  • Le captage PUITS MARTINEAU (IECBW) et sollicitant l’Aquitard à niveaux aquifères du socle cambro-silurien ;
  • Le captage « SOURCE DE STY » comprenant la SOURCE DE STY EMBOUTEILLAGE de la S.A. EAU DU PARADIS et sollicitant l’Aquifère du socle cambro-silurien ;
  • Le captage du puits UCL-S49-PC4-PATURE LAUZELLE de l’UCL et sollicitant simultanément les sables bruxelliens (Eocène) et de Hannut (Paléocène).

Zone de prévention WAVRE

Voici un extrait de la Carte hydrogéologique de Wallonie centré sur le puits Martineau et le puits de Limal (Château d’eau).

Carte hydrogéologique Limal Martineau

Et une Figure extraite de la Notice explicative reprenant les dénominations des différents puits et piézomètres de la zone.

Carte des puits de Limal & Wavre


 

Pour en savoir plus sur l’état des masses d’eau de surface et souterraines et leur gestion :

Les petits ruisseaux font les grandes rivières

L’état des masses d’eau de surface à Wavre

L’état des masses d’eau souterraines à Wavre

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Pour en savoir plus sur l’histoire de l’IECBW depuis sa création :

1912 – 2012 : 100 ans d’histoire

2018 : fusion de l’IECBW et de l’IBW

Afin d’accroître la cohérence des missions et des services rendus aux communes et aux citoyens du Brabant wallon, l’IECBW (Intercommunale des Eaux du Centre du Brabant Wallon) et l’IBW (Intercommunale du Brabant Wallon) ont fusionnés au 1er janvier 2018 sous le nom d’ inBW.

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(reportage de TVcom sur cette fusion)

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L’histoire de l’eau en bouteille…

 

Quelques résultats interpellants pour les eaux en bouteilles…

Graphique reprenant des résultats d’analyse de résidus de pesticides dans de l’eau en bouteille en Inde (Analysis of pesticide residues in bottled water – CENTRE FOR SCIENCE AND ENVIRONMENT – POLLUTION MONITORING LABORATORY – New Delhi – India – Janvier 2003).

Pesticides Eau en bouteille India

Les eaux en bouteille des 17 marques testées contiennent jusqu’à 100 fois plus de pesticides que le critère de 0.0005 mg/l (500 ng/l) fixé en Europe pour de l’eau de consommation humaine (Directive 98/83/CE).

A lire : Eau de boisson – Analyses comparées de l’eau du robinet et de l’eau en bouteille (WWF France – 2011)

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